Des clients, ayant adoré notre raid “Et si on allait voir la mer?” nous ont demandé une proposition pour un raid de 6 jours dans l’Atlas. C’était leur première expérience en tout terrain après plus de 20 ans de moto de route. Malgré qu'ils se débrouillent très bien, leur niveau en enduro ne leur permet pas de passer partout, ni de faire des étapes de guerre plus de 150 km. En préparation au futur voyage de leurs rêves, Martine, notre ami Philippe et moi sommes partis arpenter les pistes du pays des Amazighs en mode “reco”
Martine sur la chèvre mécanique, moi sur une Husky et Philippe dans notre fidèle Pajero.
Nous partons de la région de Ourika direction est. Dès le départ nous sommes embarqués sur de magnifiques pistes à flan de côteau dans une nature toute verdoyante à la sortie de l'hiver. Le parcours est relativement facile, toutefois parsemé de quelques tronçons un peu plus “Enduro” histoire de nous rappeler notre discipline de prédilection. Un peu de goudron de temps en temps nous permet de nous reposer et de mieux admirer les paysages. A mi-journée nous retrouvons notre ami Philippe qui suite au Ramadan a peiné à nous trouver un pic-nique dans ces régions retirées. Mais il a géré comme un chef et c'est rassasié et revigoré que nous reprenons la piste. Soudainement le décor change totalement et nous nous retrouvons dans un gâteau à la crème de terre rouge. C'est juste superbe! En fin de journée nous arrivons dans une belle maison d'hôtes où nous dînerons et passerons une nuit réparatrice.
Le parcours des 2 jours à venir est, à l’origine, celui que Martine et moi avions emprunté il y 6 ans lors d'une précédente aventure. J’ai néanmoins quelque peu dû le modifier pour essayer d'éviter le goudron qui a fortement progressé depuis.
Nous voilà donc en piste en direction de la vallée heureuse. Rien que pour son nom elle est incontournable. Mais pas que! Et les pistes qu'y y mènent en valent aussi la peine. Une fois de plus nous sommes émerveillés par la beauté de la nature sublimée par ce début de printemps et la diversité des paysages qui subtilement nous transporte d’un pays, d’un continent à l’autre.
Tout comme hier, les pistes ne présentent pas de difficulté particulière et sont entrecoupées de morceaux de goudron allant de qq m à 10 km. Au total nous sommes à 75% off road et 25% de goudron, mais sur de petites routes sinueuses dans un environnement enchanteur, ce qui ne gâche pas le plaisir.
A deux reprises nous serons rejoints par notre ami Philippe qui nous soigne au petit oignons. La fin du jour approche et nous approchons de notre but ou nous arriverons en même temps que notre assistance.
Nous y sommes dans la vallée heureuse, la bien nommée. Mais à présent il faut en sortir 😉 La porte de sortie se trouvant à 3000 m d’altitude, il faudra grimper un peu. Évolution oblige, ce qui était une piste il y a 6 ans est aujourd'hui un goudron, mais encore une fois… c’est tellement beau!
Chouette, arrivés au sommet le goudron s’arrête et on entame la descente sur une grande et belle piste qui nous mène dans une autre magnifique vallée. Rapidement la piste redevient goudron et il en sera ainsi jusqu'à la prochaine porte de sortie à 3006 m d’altitude ou nous récupérons une ancienne piste qui nous fait faire une boucle sur les sommets où nous sommes littéralement arrachés de nos motos par un vent violent et froid. Pas étonnant que presque aucune végétation ne résiste à ces conditions 😉.
Redescendus dans la prochaine vallée nous sommes rejoints par notre valeureux Philippe et quelques enfants du village pour notre collation du midi.
Émerveillés par la beauté des sites traversés mais un peu déçus de la quantité de goudron rencontré, nous reprenons la route pour la deuxième partie de la journée. A un certain moment, par hasard, je vois une piste qui part à gauche et dis à Martine, allons-y on verra bien où cela nous mène. Bien nous en a pris. Après quelques km de très belles pistes nous sommes tombés au cœur de gorges vertigineuses et en plus qui nous ont ramené sur notre trace originale. Belle découverte! Vient ensuite la vallée des roses, très belle mais goudronnée. Nous arrivons finalement à notre maison d’hôtes ou nous faisons la connaissance d’une dame bien sympathique et impressionnante et dont la maison est parfaitement charmante. Un délicieux repas et un bon dodo nous attendent.
Au final, plus de goudron que de piste, mais nous en avons pris plein les yeux!
Le matin en préparant le lieu de rendez-vous avec Philippe, notre assistance, je me suis rendu compte qu’il n’y avait aucune route dans la région que nous allions parcourir. Bien qu’il soit au volant de notre valeureux Pajero, je n’avais pas envie de lui infliger des heures et des heures de pistes probablement pas toujours en bon état à la sortie de l’hiver. On décida donc de transformer l’étape en étape “Marathon” sans assistance ! C’est armé d’une réserve d’essence, de bons sandwichs et d’un peu d’eau que nous prenions la piste.
Le début était plus ou moins habituel avec la traversée de quelques villages pittoresques ou le temps a peut-être avancé, mais certainement pas à la même vitesse que chez nous, pour parcourir ensuite des hauts plateaux offrant des vues magnifiques sur la région. Puis doucement, une fois de plus, le décor change et nous nous trouvons dans un espace montagneux à perte de vue ou les couleurs passent du rouge au noir comme pour nous en mettre plein les yeux. Nous roulons sur ces pistes pendant des km et des km sans rencontrer âme qui vive, quand soudainement, à la croisée de deux chemins, une vieille dame nous arrête pour essayer de nous vendre foulards et autres bijoux artisanaux. Après une âpre négociation, quelques photos et un dernier soudoiement pour une nouvelle dent, nous voilà à nouveau sur nos montures foulard au vent.
C’est quelques km plus loin, perdu dans l'immensité de ce décor majestueux, que nous savourons notre pic-nique. L'après-midi fut du même acabit. Des montagnes et des pistes à perte de vue, une moto, le soleil et mon Amour, what else?
En fin de journée nous arrivons dans notre hôtel ou notre ami Philippe a pu profiter presque toute la journée du soleil au bord de la piscine, la belle vie quoi.
Et voila, déjà le dernier jour qui frappe à la porte. Reconnaissance oblige, ce matin nous faisons un petit détour pour visiter un autre hébergement. Bien nous en a pris! Ce que nous avions était bien, mais ce que nos clients auront sera top. Pour cette dernière journée nous traversons une grande plaine, donc je craignais un parcours monotone. Je serai vite rassuré, car malgré le manque de dénivelé, les paysages sont très beaux et impressionnants avec l’Atlas en toile de fond. Pour essayer d’éviter un tronçon de route, j’ai décidé d'improviser. Au début tout c’est très bien passé, jusqu’au moment où nous avons rencontré une organisation Italienne qui faisait un tour en trail dans la région et qui nous a mentionné que la zone que nous comptons traverser est une zone militaire interdite. Pour l’éviter, tout en évitant la route, nous nous sommes retrouvés en mode “jardinage” ou j’ai largement fait sortir Martine de sa zone de confort. C’est donc un peu exténués que nous rejoignons notre ami Philippe, une fois n’est pas coutume, en ville.
En route pour notre dernière étape nous rencontrons de grands panneaux “Interdiction de passage - Zone de tir” le tout un peu délabré. Pas trop rassurés, nous interrogeons un local qui nous dit qu’il y a souvent des motos qui passent, mais qu’il ne les voit jamais revenir!
C'est, les fesses un peu serrées que nous nous engageons, pour finalement ne rien voir de particulier. Pour la fin de notre parcours, je dis à Martine que je l'amènerai jusqu’à la route de notre hôtel et que moi je ferai une dernière boucle en mode reco qui me semblait un peu compliquée. Malheureusement, j’ai raté la route et embarqué Martine dans ma galère. C’était très beau, mais en effet un peu compliqué…
Arrivés à l'hôtel, j’ai chargé les motos sur la remorque, le retour vers Essaouira se faisant en voiture.
Après ces 5 magnifiques journées nous avons tous les trois savouré un délicieux apéro dans un cadre enchanteur.
Un tout grand merci et bravo à Philippe qui nous a secondés comme un chef et dont la compagnie est toujours un plaisir.
Et que dire de Martine? C’est juste formidable d’avoir une épouse, une amie, une complice, un amour comme elle qui participe à toutes mes petites folies et qui en plus roule de mieux en mieux à moto. Du pur bonheur!
Comme dit la chanson: Voilà c’est fini… C’est fini pour aujourd’hui, mais avec cette nouvelle reco nous avons de quoi vous offrir de nouvelles aventures.
Un peu différent de ce que nous vous proposons d'habitude, ce circuit est plus réservé aux amateurs de découverte, de balade, de beaux paysages, de moto facile.
Les journées ne sont pas trop longues, le parcours magnifique pas trop technique, nous pensons donc que c’est ouvert à un public plus large.
La prochaine programmation d'enduro dans l'Atlas est début octobre et il reste de la place, alors il ne vous reste qu'à cliquez sur ce lien
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